Cambrai
Depuis 1992, Cambrai a obtenu le label de Ville d’art et d’histoire dû à son riche patrimoine qui est à découvrir. Siège épiscopal établi à la fin du VIe siècle par saint Géry, Cambrai devient peu à peu une métropole religieuse qui rayonne sur la rive droite de l’Escaut jusqu’à Anvers. Sa cathédrale gothique, qualifiée d’une des sept Merveilles des Anciens Pays-Bas, est détruite à la Révolution française, comme la plupart des autres édifices religieux de la ville. Remplacée depuis 1804 par l’ancienne église de l’abbaye du Saint-Sépulcre, cette cathédrale a été reconstruite en 1704 dans un style classique représentatif de l’époque de Louis XIV. A l’intérieur, on peut admirer neuf grisailles (1756), réalisées par le peintre anversois Martin Geeraert, le tombeau de Fénelon dû à David d’Angers et l’icône Notre-Dame de Grâce qui fait l’objet d’une grande dévotion depuis le Moyen Age. Le mobilier de cette cathédrale s’est enrichi d’œuvres contemporaines dues au prestigieux orfèvre Goudji, qui font partie d’un ensemble classé patrimoine mondial de l’UNESCO : autel, cathèdre, ambon, croix archiépiscopale. Cambrai possède également d’autres édifices religieux remarquables, comme l’église Saint-Géry (1745) où se trouve une « Mise au tombeau » de Rubens, et l’ancienne chapelle des Jésuites (1694) de style baroque.
Cambrai a longtemps été une ville frontière placée en terre d’empire qui était dirigée par un Comte Evêque. Cette cité convoitée se protège d’une ceinture de fortifications dont elle conserve encore aujourd’hui quelques vestiges : tours, portes et citadelle réalisée par Charles Quint. Après la prise de la ville par Louis XIV en 1677, Cambrai est définitivement rattachée au royaume de France et adopte des mesures d’urbanisme qui s’embellissent la cité.
Cependant, la ville est sévèrement touchée à la fin de la Première Guerre mondiale. Sa reconstruction met en place un plan d’urbanisme soigneusement orchestrée par l’architecte Pierre Leprince-Ringuet qui favorise la circulation vers le cœur de la cité et valorise les espaces entourant l’Hôtel de Ville. Ainsi apparait aujourd’hui une ville chargée d’histoire mais résolument tournée vers l’avenir.
1ère Partie - Présentation de l’étape - 18km (Durée : 4h35)
De Cambrai à Honnecourt-sur-Escaut, le chemin permet de découvrir l’importante abbaye de Vaucelles, au bord de l’Escaut, construite au XIIe siècle à l’initiative de Saint Bernard de Clairvaux et de passer à proximité de l’Archéosite, témoin d’une importante activité mérovingienne sur la commune de Les Rues-des-Vignes. On découvrira également le long de l’étape des traces militaires du front de la Première Guerre mondiale. En effet, en novembre 1917, eut lieu la première grande bataille de chars de l’Histoire appelée la Bataille de Cambrai. La plupart des communes traversées furent en grande partie détruites durant les hostilités et ont été reconstruites après 1918 grâce à la volonté de ses habitants. Honnecourt, arrivée de l’étape, est le village natal de l’architecte Villard de Honnecourt. Son célèbre carnet de croquis (XIIIe siècle), présente aussi bien des relevés d’architecture que des plans de machines souvent fondées sur le mouvement universel.
1 - Cambrai - Crévecoeur-sur-l'Escaut 8,1 km - 2h
De la cathédrale, descendre l’avenue de la Victoire et prendre la porte de Paris par la gauche.
La porte de Paris, appelée autrefois la porte du Saint-Sépulcre, est un beau témoin des fortifications médiévales de la ville. Réalisée à la fin du XIVe siècle, cette porte de type châtelet présente dans son passage tout une série d’embuches : pont-levis, double vantaux de porte, herse, assommoirs, assurant une parfaite défense du front sud. Le boulevard qui la précède a été réalisé à l’emplacement des anciens fossés.
A 200 mètres prendre à gauche le boulevard de la Liberté
On remarquera un bel ensemble de maisons Art déco réalisées dans les années 30.
Laisser à gauche la rue du Bastion, continuer tout droit jusqu’au rond-point. Prendre en face la rue Saint-Druon jusqu’à une fourche où se trouve une chapelle.
La rue Saint-Druon rappelle que ce quartier jadis hors des murs était un lieu de pâturages, la chapelle située à l’angle de la rue de Crévecoeur et de la rue de Niergnie a été érigée pour vénérer celui qui a choisi la pauvreté du berger et qui est encore honoré le lundi de Pentecôte
Prendre la rue de Crévecoeur. Après le passage à niveau emprunter la D 76 sur 2,2 km jusqu’à un centre de compostage sur la droite. Prendre 300 m plus loin à gauche, un sentier de terre.
A la sortie de l’agglomération cambrésienne, on remarque les pistes d’un aérodrome utilisé par les allemands en 1945.
2- Au bout du sentier prendre à gauche une petite route en macadam, la quitter 50 m plus loin pour prendre à droite un sentier herbeux. Couper un sentier de randonnée, continuer tout droit et traverser la départementale avec prudence. Prendre à droite au panneau « Crévecoeur », traverser le village sur le trottoir de gauche jusqu’à l’intersection avec le CD 15.
Autrefois, cette commune faisait partie d’une seigneurie où se dressait un château entouré de ses fortifications. Ils disparaissent au milieu du XVIe siècle pour l’utilisation des pierres dans la construction de la citadelle de Cambrai. Le château se trouvait à proximité de l’actuelle mairie.
A Crévecoeur : pharmacie, chambres d’hôte à Montécouvez
3- Crévecoeur-sur-l'Escaut - Les Rues des Vignes 4,9 km- 1h15
Prendre en face la direction Bel Aise, passer sur le pont qui enjambe le torrent d’Esnes
Durant la Première Guerre mondiale, le village se trouve englobé dans la ligne Hindenburg, ensemble de fortifications allemandes réalisées en 1917 qui s’étendait des Flandres aux Ardennes sur 10 à 15 kilomètres en profondeur. Ces fortifications étaient les plus importantes d’Europe. Avant de franchir le pont, on remarque à droite dans la prairie deux des nombreux blockhaus qui assuraient la défense de cette position. Ces blockhaus, dissimulés au ras des tranchées, servaient de postes de tir pour des mitrailleuses.
Durant la Première Guerre mondiale, le village se trouve englobé dans les fortifications allemandes, la ligne Hindenburg, réalisées en 1917, qui s’étendaient des Flandres aux Ardennes sur 10 à 15 kilomètres en profondeur. Ces fortifications étaient les plus importantes d’Europe. Avant de franchir le pont, on remarque à droite dans la prairie deux des nombreux blockhaus qui assuraient la défense de cette position. Ces blockhaus, dissimulés au ras des tranchées, servaient de postes de tir pour des mitrailleuses.
900 m plus loin, prendre à droite un chemin pavé en direction de Les Rues-des-Vignes
Le chemin traverse de vastes domaines agricoles dont la plupart appartenaient à l’abbaye de Vaucelles. Bel aise, Montécouvez, Bonne-enfance sont d’anciennes fermes, véritables petits bourgs qui dépendaient de l’abbaye jusqu’à la Révolution française.
Traverser un carrefour et prendre en face la direction échauguette
Cette échauguette faisait partie du mur d’enceinte de l’abbaye de Vaucelles. Sur la droite, de l’autre côté de l’Escaut se trouve le village des Rues des Vignes.
Cette commune créée en 1930, rappelle les vignobles cultivés par les moines de l’abbaye. Au cœur du village, l’Archéosite, restitue l’habitat de l’époque carolingienne et sa façon de vivre. Ouvert tous les jours sauf le lundi de 9h/12h-14h/18h
Les Rues des Vignes : boulangerie, café-brasserie, gite BB possibilité accueil campeur (rue Basse), grill - restaurant (Bonavis)
Continuer tout droit jusqu’à la D 96, la prendre par la droite direction abbaye de Vaucelles
Fondée en 1132, l’abbaye de Vaucelles deviendra l’une des plus importantes abbayes de l’ordre de Cîteaux par le nombre des religieux (140 moines et 300 frères convers au XIIIe siècle) et par son plan exceptionnel (deux cloîtres et une église de plus de 140 mètres de long). Vendue comme carrière de pierre à la Révolution française, il subsiste le bâtiment claustral du XIIe siècle et le palais abbatial du XVIIIe siècle. La salle capitulaire, la plus vaste d’Europe, est un joyau de l’architecture romane régionale. Ouvert tous les jours en juillet et août de 10h/12h-14h/17h30 en semaine, de 10h/12h et 15h/18h30 les dimanches et jours fériés.
4 - Les Rues-des-Vignes – Honnecourt-sur-Escaut 5 km-1h20
Passer devant l’abbaye, continuer la D 96 jusqu’au canal, prendre le chemin de halage à gauche avant le pont jusqu’à l’écluse de Banteux
Le canal de Saint-Quentin, inauguré en 1810 par Napoléon Ier, assure la jonction entre l’Escaut vers la mer du Nord et la Somme et l’Oise en direction du Bassin Parisien. Jusqu’à l’ouverture du canal du Nord, en 1970, plus d’une centaine de bateaux passait journellement sur ce canal qui était le plus navigué de France. De nombreuses industries s’implantent sur ses berges comme à Banteux qui comptait autrefois deux brasseries et deux sucreries. Un petit musée militaire est présenté à l’étage de la Mairie de Bantouzelle.
Banteux : Gîtes et chambres d’hôtes à Bonavis
5-Traverser le pont et prendre le chemin de halage à gauche de l’autre côté du canal jusqu’à l’écluse d’Honnecourt
A Honnecourt-sur-Escaut, l’église Saint-Pierre, reconstruite en 1928, présente à l’intérieur des vestiges de l’ancienne église abbatiale romane, notamment les fonts baptismaux et des fragments du tympan. Sur la place de l’église, une scie à bois hydraulique a été réalisée suivant les plans retrouvés dans le carnet de Villard de Honnecourt, architecte du XIIIe siècle.
Honnecourt : médecin, pharmacie, boulangerie-épicerie, camping.
2ème Partie - Honnecourt-sur-Escaut / Les sources de l'Escaut - 10.550km (Durée : 2h25)
Dans sa première partie le chemin ne s'éloigne guère du Canal de Saint-Quentin ne s'éloigne guère du canal de Saint-Quentin et finit par le quitter au niveau de la sortie nord du canal souterrain. Ensuite, il nous fait découvrir le doux paysage du Vermandois vallonné et boisé en traversant les communes du Catelet et de Gouy où se trouvent les vestiges de l'abbaye du Mont-Saint-Martin et les sources de l'Escaut où ce long fleuve international prend naissance.
Dans sa première partie le chemin ne s'éloigne guère du Canal de Saint-Quentin ne s'éloigne guère du canal de Saint-Quentin et finit par le quitter au niveau de la sortie nord du canal souterrain. Ensuite, il nous fait découvrir le doux paysage du Vermandois vallonné et boisé en traversant les communes du Catelet et de Gouy où se trouvent les vestiges de l'abbaye du Mont-Saint-Martin et les sources de l'Escaut où ce long fleuve international prend naissance.
6- Honnecourt-sur-Escaut - Venduile : 3.5 km, 45 minutes.
Passer devant l’église d’Honnecourt-sur-Escaut et prendre la direction d’Ossu, noter à droite la réplique de la grotte de Lourdes. Traverser le hameau d’Ossu puis continuer vers Vendhuile.
7- Vendhuile – Le Catelet : 3.3 km, 40 minutes.
A l’entrée de Vendhuile, traverser le petit cours d’eau, le canal Laurent.
A 200 mètres à mi-pente, prendre à gauche un petit sentier herbeux longeant le cimetière.
Laisser l’église à droite et continuer tout droit.
A 100 mètres, prendre à droite la rue de l’Eglise.
Puis à gauche la D28 direction Gouy- Le Catelet. Traverser le pont du canal de Saint-Quentin et prendre à 100 mètres à droite un sentier herbeux longeant le canal de Saint-Quentin.
Au bout du sentier rejoindre la D440 que l’on prend à gauche. (50 mètres avant la D440, un sentier permet de descendre l’entrée nord du canal souterrain.
Continuer sur la départementale jusqu’au Catelet, abordé par la rue de Quincampoix.
Le Catelet : pharmacie, médecin, boucherie-charcuterie, banque, garage, café-restaurant, coiffeur.
Variante (13 km aller-retour) au niveau de la D440, possibilité de rejoindre le mémorial de Bony? et de poursuivre jusqu’à Bellicourt où se trouve le Musée du touage par un sentier boisé situé au dessus du canal souterrain (non balisé) http://www.cc-vermandois.com Tel : 03.23.09.37.28
8- Le Catelet – Les sources de l’Escaut : 4 kilomètres, 1 heure.
Prendre la 1044 à gauche, passer devant la Mairie. Une plaque commémorative rappelle la mémoire du Général Augereau, Général d’aviation qui tomba en héros le 13 mai 1940.
Traverser l’Escaut rivière et prendre à droite la D71 (direction Gouy - Estrées) par la rue Edmond Bricout.
A Gouy, au bout de la rue, prendre à gauche la rue du Sac, puis à droite la rue de la Prairie. Enfin prendre à doite la D71 (direction Estrées) par la rue du Moulin.
Après la maison portant le n°9, prendre un petit sentier à gauche, le suivre et prendre à droite un autre sentier aboutissant à une route goudronnée.
La prendre à gauche sur 100 mètres et reprendre à droite jusqu’au bout un sentier longeant le mur d’enceinte de l’abbaye du Mont-Saint-Martin?.
Puis poursuivre par un sentier sur la droite menant directement aux sources de l’Escaut?.
Notes :
- Bony se trouve à l’intersection de deux grandes voies romaines qui reliaient Cologne à Arras et Cambrai à Vermand (Saint-Quentin). Au début du XIIè siècle une petite communauté de moines de l’ordre de Saint Augustin s’y installe, mais le manque de commodité, notamment le manque d’eau, la fait déplacer près des sources de l’Escaut.
Bony est surtout connu pour son mémorial américain rappelant qu’en 1918, la 1ère Division d’Infanterie Américaine a réussi à conquérir la « Red Line », position allemande stratégique, au prix de lourdes pertes. Son cimetière abrite les sépultures des 1844 soldats dont 5 femmes.
Après avoir traversé la commune de Bellicourt, rejoindre le hameau de Ricqueval où se trouve le Musée du Touage. L’histoire du canal de Saint-Quentin et de son souterrain est présentée à l’intérieur d’un ancien toueur. Ce genre de bateau, toujours en activité, permet d’assurer le franchissement des 5 kilomètres 670 du canal souterrain par les bateaux qui sont accrochés à lui. Pour éviter le gaz toxique, le toueur électrique avance en étant relié à une chaîne de 8 kilomètres. Le passage des bateaux se fait par rames alternatives. Inauguré en 1810 par Napoléon 1er, ce canal souterrain et son touage est unique en France.
- Le canal Saint Laurent correspond au projet initial du canal de Saint-Quentin et de son souterrain.
Commencé en 1769 par Pierre-Joseph Laurent, il était chargé de relier le canal de Picardie à l’Escaut au niveau de Cambrai et avait imaginé la construction d’un canal souterrain de 14 kilomètres reliant Vendhuile au Tronquoy. Ce canal souterrain avait pour but de traverser un plateau crayeux dépourvu de source et de préserver les riches terres fertiles tout en évitant un trop grand nombre d’écluses.
Face à des problèmes financiers et techniques ce projet est abandonné en 1775, la galerie préparatoire était pourtant au ¾ réalisée.
- Vendhuile jusqu’aux années 50 était un port fluvial où passaient annuellement plus de 31000 péniches. La longue file d’attente pour traverser le canal souterrain permettait aux mariniers de se ravitailler et de se faire travailler le commerce. Un dispensaire installé à proximité du pont permettait aux religieuses de l’ordre du Christ-Roi d’aider et de soigner gratuitement les mariniers. C’était le seul secteur.
- Le Catelet
Cette commune doit son nom à la construction d’une citadelle, ou petit château, par François 1er, en 1525. A cette époque, l’Escaut servait de frontière naturelle entre le royaume de France et le Saint Empire romain germanique. En ce début du XVI? siècle, cette citadelle menace directement Cambrai et le Saint Empire romain germanique. En 1545, Charles Quint réplique à cette menace par la construction d’une autre citadelle à Cambrai qui transforme cette ville en une véritable place forte. Après les conquêtes de Louis XIV, la forteresse du Catelet est démantelée en 1674 pour ne pas servir à l’ennemi. Quelques vestiges de casemates sont aménagés par les Allemands durant la Première Guerre mondiale, ils sont encore visibles aujourd’hui.
- Gouy
Petite commune connue dès le IX? siècle qui se développe au XIX? siècle grâce à la broderie mécanique, à la culture de la betterave et à la fabrication du sucre. Le rue du Moulin pavée en 1850 rejoignait la sucrerie qui occupait les vestiges de l’ancienne abbaye.
- L’abbaye du Mont-Saint-Martin
Fondée à la fin du IX? siècle par Garemberg, était de l’ordre des Prémontrés. Les moines utilisaient l’eau de l’Escaut pour leurs activités économiques. En grande partie démolie à la Révolution Française, seuls quelques bâtiments, dont le palais abbatial, échappent à cette destruction. L’occupation allemande durant la Première Guerre mondiale qui se suit par la politique de la terre brûlée laisse place aux ruines actuelles. Cependant la façade du palais abbatial présente une belle ordonnance du style classique du XVIII? siècle.
- Les sources de l’Escaut
L’Escaut (430 km), longtemps utilisé comme frontière utilisé comme frontière politique et religieuse, traverse une partie nord de la France, toute la Belgique et se jette par un large estuaire qui appartient à la Hollande. Malgré son histoire mouvementée, ce fleuve s’inscrit dans le développement économique et artistique des Anciens Pays-Bas. Sur les murs de la source, un poème écrit par les moines de l’abbaye du Mont-Saint-Martin, rappelle l’importance de ce fleuve. Aujourd’hui, son bassin hydrographique est l’un des plus peuplés et des plus industrialisé du monde. Soucieuse de la préservation de son environnement, de nombreuses associations sans frontières, veillent à sa sauvegarde.
http://saintjacquesenboulangrie.wordpress.com